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Campagne du Soldat Jean THEZILLAT

100éme Régiment d'Infanterie






Jean THEZILLAT a fait son service militaire au 100ème Régiment d'Infanterie caserné à Tulle (Corrèze). C'est dans cette ville de garnison que sont produits les fusils Lebel, stars des tranchées .


Soutien de famille il est appelé le 9 octobre 1911 et nommé 2ème classe le dit jour. Il est envoyé en disponibilité le 25 septembre 1913, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.


Rappelé lors de la mobilisation du 1er août 1914, il rejoint le 100ème Régiment d'Infanterie le 4 août 1914.


Le 100ème Régiment d'Infanterie quitte le 8 août 1914 la garnison de Tulle, le transport se fait par voie ferrée en 3 détachements. Le 1er élément de transport quitte Tulle à 8h58, le 2ème élément de transport quitte Tulle à 11h18 et le 3ème élément de transport quitte Tulle à 19h39. Ces détachements sont dirigés vers la gare régulatrice de Troyes St Julien.

Le régiment au complet débarque, après un voyage qui n'a duré que deux jours et sans aucun accroc, aux environs de Sivry-sur-Ante, en Argonne.



La Bataille des Frontières.



Pendant dix jours, c'est la marche manœuvre ; on ne se croirait pas en guerre malgré le grondement du canon. Il est entendu pour la première fois vers Varennes, et pendant un moment la colonne devient muette, chacun se recueillant, chacun se préparant.


Du 14 au 15 août 1914 tout le Régiment cantonne à Charpentry, cantonnement qu'il quitte le 15 août à 4h35. Il arrive à Romagne-sous-Montfaucon à 9h après une étape de 10 km. Le 16 août il prolonge son mouvement sur Laneuville Luzy où il cantonne après une étape de 27 kilomètres. Le 17 août le Régiment reçoit l'ordre de se porter sur la rive droite de la Meuse. Il cantonne à Malandry (étape de 10 km depuis Luzy). Le 20 août le 2ème Bataillon fait établir sur la Chiers une passerelle avec des charrettes lorraines réquisitionnées.

Le 20 août 1914 le régiment quitte Villy à 22h et se rend à Florenville. Jusqu'au 21 août, le régiment traverse les Ardennes. La vie est bonne, les étapes courtes, les cantonnements convenables. Dans la nuit du 20 au 21, la frontière de Belgique est franchie ; la guerre commence.


Du 21 au 23 août 1914 le 100ème RI de Tulle participe à la bataille des frontières dans l'Ardenne Belge. Le combat d'Izel, le 21 août est particulièrement meurtrier.

Un détachement reçoit mission d'occuper et d'interdire à l'ennemi la clairière de Florenville. Le détachement, prend ses dispositions de combat; vers midi, l'ennemi attaque. Les pertes sont sévères : un officier tué, trois autres officiers blessés et, pour la troupe, 48 tués, 146 blessés et 6 disparus.

Le 22 août 1914, marche générale vers le nord; on lit dans l'ordre « Attaquer l'ennemi partout où on le rencontrera ». A Straimont, premier coup de fusil, l'ennemi recule en défendant le terrain pied à pied. Le 3ème bataillon subit stoïquement un tir réglé de "77" allemand, en traversant la crête au Nord-Est de Nevraumont. Il bivouaque sur le champ de bataille.

A 6 h le régiment prend position sur la croupe à l'est de Saint-Médard. L'artillerie lourde allemande ouvre pour la première fois le feu sur nos lignes. Le 23 août 1914 à 3h30, l'ordre de se replier immédiatement sur Saint Médard est donné.



La grande Retraite.



Pendant 13 jours, Le 100ème RI effectue une retraite de plus de 200 kilomètres vers le sud qui le ramène dans la Marne. Poursuivi par les armées allemandes, il est obligé de livrer de durs combats dans les Ardennes.

Le 23 août la retraite s'effectue en une seule colonne sur Florenville. Prise d'une position défensive au sud de La Semoy. A 17h départ pour Mogues ou le régiment arrive à 19h et cantonne. Pertes des 22 et 23 août : 57 hommes blessés, 14 disparus. Le 24 août 1914 a lieu le combat des Deux-Villes. Journée fatigante. Mise en état de défense de la cote 302, au nord-est des Deux-Villes, puis organisation d'une position à l'arrière, retour sur les premiers emplacements, double charge à la baïonnette. On bivouaque sur les positions. Les pertes sont assez fortes : 44 disparus, 153 blessés. Le 25 août 1914, la retraite continue. Un moment de résistance au Calvaire de Vaur et marche pénible, par la chaleur, pour atteindre le pont de Pouilly et cantonner à Létanne. Le colonel appelle l'attention du commandant sur l'état de fatigue du régiment qui a été engagé 4 jours consécutifs et qui n'a reçu aucun vivre depuis 3 jours.

Le 26 août 1914, le Régiment part sur Yoncq. Le 27, il s'organise défensivement ; le soir, il se porte sur Flaba ; le village n'étant pas occupé, il bivouaque, prêt à attaquer sur Raucourt.

Le lendemain matin, la brigade se forme face à son objectif, puis brusque contre-ordre et marche en terrain découvert sur Yoncq. Six à huit mille hommes sont sous la surveillance d'un avion boche qui arrose copieusement de 77. Les hommes, comme à la manœuvre, voyant les éclatements trop élevés et ne souffrant pas de ce feu, marchent dans un ordre admirable. Le régiment attaque sur Yoncq. L'attaque est reçue par des mitrailleurs allemands parfaitement dissimulés. Il faut battre en retraite. Elle se fait d'un coup jusqu'à Stonne où le régiment se reconstitue et se repose. Les pertes avaient été grandes. Un lieutenant tué, 2 capitaines blessés mortellement, 4 lieutenants blessés, 11 hommes tués et 254 blessés; et, en outre, 1 officier et 247 disparus. Cette énorme proportion de disparus s'explique par le fait que le combat eut lieu sous bois ou dans des ravins et que bien des hommes ont dû être tués sans qu'au moment de la retraite leurs camarades puissent les amener ou les retrouver. La retraite s'opère par échelons sur la Besace et Stonne, où le Régiment fait un repos. Le Régiment va cantonner à Sy.

Du 29 août au 2 septembre 1914, retraite en ordre sans être pressé par l'ennemi ; le régiment fait tête à Vandy victorieusement. Pertes : 9 hommes tués, 31 hommes blessés, 4 disparus.

Le 1er septembre 1915, à 5h, le Régiment suit la division dans son mouvement de retraite et arrive à Monthois à 14h où il cantonne. A 20h départ de Monthois par alerte pour aller à Orfeuil. Le 2 septembre, à 7h, le Régiment reçoit l'ordre de quitter Orfeuil et de se porter par Somme-Py, en réserve de division à Sainte-Marie-à-Py. Le 1er bataillon passe tranquillement, le 2ème est atteint par des feux d'artillerie et s'en tire presque sans pertes; le 3ème, qui forme l'arrière-garde, presque entouré, laisse aux mains de l'ennemi 4 officiers et 103 hommes. Le reste, après des efforts acharnés, ne rallie le régiment que le 5 septembre, après avoir servi d'arrière-garde pendant deux jours au corps d'armée colonial.

le 4 septembre 1914 A 3 h le régiment reprend sa première destination et arrive à Cuperly à 10h30. Après quelques escarmouches à Pogny, il reprend, la nuit, la marche vers le sud. La retraite continue ; on traverse Châlons à 2 heures du matin, les habitants sont sur les portes, anxieux, tristes, mais voyant notre fatigue, ils offrent à manger et à boire.



Bataille de la Marne.


Le 100ème RI de Tulle participe à la bataille de Vitry qui se déroule du 6 au 9 septembre 1914 lors de la bataille de la Marne.

Le 5 septembre 1914, embarqué à Loisy en chemin de fer, le Régiment gagne Chavanges et de là un cantonnement de repos à Lesmond d'où, après deux jours de délassement, il reçoit l'ordre de se porter au nord, pour prendre part à la bataille de la Marne. Le 6 septembre 1914, il va cantonner à Bétignicourt. Pertes des 3, 4, 5 et 6 septembre : 23 blessés, 48 disparus. Le 7 septembre 1914 le Régiment s'installe au cantonnement à St Chéron à 19h. Le 8 septembre 1914 A 5h30, il rompt de St Chéron pour se porter aux Rivières-Henruel.

Après deux jours de marche et de formations de manœuvres, le régiment engage, le 9, le 2ème bataillon pour soutenir le 9e régiment d'infanterie. Le 10 au matin, tout le monde se porte à l'attaque. A 4 heures, marche générale sur les Petites-Perthes en colonne double, les bataillons à 500 mètres d'intervalle face au nord. L'artillerie allemande tonne sans discontinuer, nous causant des pertes. Le 100ème RI tient bon jusqu'à la nuit. Il tient si bien que rien ne peut être plus éloquent que le bilan des pertes qui, pour cette seule journée, a été le suivant, tués : 1 officier et 40 hommes de troupe ; disparus : 83, qui peuvent être considérés comme tués, blessés : un colonel, 5 officiers et 303 hommes de troupe. Le soir, on couche sur les positions.



Poursuite et stabilisation.



Les Boches ont rompu le combat dans la première partie de la nuit. Au matin du 11 septembre 1914, le Régiment reprend ses positions. Une heure, deux heures se passent ; ni un coup de fusil, ni un coup de canon. Alors survient enfin le bienheureux ordre : « Marchez droit devant vous, l'ennemi bat en retraite, la France a, vaincu à la Marne. » Le régiment s'ébranle. La nuit arrête la poursuite. Le Régiment s'installe au bivouac à la sortie Ouest de Blacy.

Le 12 septembre, la marche s'effectue contre une division de cavalerie occupant Somme-Yèvre : il n'y a pas de combat, mais une grosse fatigue. Le Régiment se porte sur Somme-Yèvre qu'il atteint à 23h, et où il s'installe au cantonnement sous une pluie battante.

Du 11 au 14, jusqu'au moment où les Allemands se sont terrés en des tranchées préparées par des unités de deuxième ligne et nous accueillent à coups de mitrailleuses, nous gagnons quatre heures sur eux.Alors commence cette stabilisation qui ne finira qu'en 1918.

Jusqu'au 20 septembre 1914, le Régiment marche et contre-marche de Somme Tourbe à Souain, de Jonchery à Saint-Hilaire, creuse des tranchées, mais n'est pas engagé.

Le 16 septembre 1914, le Régiment reçoit l'ordre de se porter par Somme-Suippe et Suippes vers Souain. A 18h il reçoit l'ordre d'aller cantonner à St Rémy où il arrive à 21 h. Le Régiment passe la nuit du 17 septembre 1914 au bivouac dans le boqueteau au S.E de la ferme Jonchery. Il reste le 19 septembre 1914 en rassemblement, articulé au Sud de la ferme Jonchery. Le 1er bataillon est engagé le 19 septembre, à 20 heures, sur la rive est-nord de l'Ain, pour attaquer vers la cote 160 ; les 2ème et 3ème sont en réserve vers la ferme Jonchery et organisent une position défensive, à cheval sur la Suippe, barrant la vallée.

Au moulin des Wavques, le 21 septembre 1914, pendant la nuit, le 1er bataillon attaque la cote 147. L'attaque, menée brillamment ne réussit malheureusement pas. Dès le début, un feu violent de flanc et de front couche à terre la première ligne, dont les éléments valides sont réduits à s'accrocher au sol. Les unités suivantes essaient néanmoins d'avancer, mais au prix d'énormes difficultés elles ne gagnent que quelques mètres, et à leur tour se couchent et se creusent comme elles peuvent des trous de tirailleurs. Pendant deux heures, sous ce déluge de mitraille, le 1er bataillon tient. Enfin, le feu adverse redoublant d'intensité et les pertes prenant des proportions extrêmement importantes, il se replie sur ses tranchées de départ.

Le lendemain 22 septembre 1914, le 1er bataillon, épuisé, va se reposer et se reformer à Jonchery . Le régiment quitte Jonchery le 27 septembre 1914 à 3h30 pour se porter rapidement vers la côte 131 au nord de la voie romaine (chemin de Baconnes à Vaudesincourt)

Du 30 septembre au 19 octobre 1914, rien de saillant. Successivement en secteur à Saint Hilaire, aux Deux-Arbres (tranchée), vers Auberive, et en cantonnement à Mourmelon, le Régiment atteint sans combat, mais en subissant cependant des pertes graves, le moment où il va avoir à organiser un véritable secteur.

Le 1er octobre 1914, le Régiment remplacé dans les tranchées à la tombée de la nuit, va cantonner à Mourmelon où il arrive vers 23h30. Après 4 jours de repos, le régiment quitte son cantonnement pour aller relever le 108ème sur la rive droite de la Suippe, de St Hilaire à la cote 117 au S.E. d'Auberive. Le Régiment va cantonner de nouveau à Mourmelon le 8, du 11 au 14 et le 18 octobre 1914.

Du 19 octobre 1914 au 25 mars 1915, le régiment occupe le secteur de Thuisy. C'est pour lui le vrai commencement de la guerre de tranchées. Tout est réuni pour permettre, par le seul fait de l'occupation du terrain, une véritable instruction de la troupe et des cadres. Secteur calme, terrain plat, semé de boqueteaux, acharnement médiocre l'un contre l'autre, organisation embryonnaire, peu d'artillerie des deux côtés. Après quelques jours consacrés à l'amélioration des gourbis, le régiment exécute un travail complet d'organisation pour mettre en état de défense la position.

Le 29 mars 1915, le Régiment quitte la région de Vitry-le-François pour se rendre dans la Meuse; il cantonne successivement à Pagny-sur-Meuse, Avrainville et Griscourt où, le 5 avril, il est alerté, puis dirigé sur Marney où cantonnent l'état-major et quelques éléments. Dans les journées des 6, 7 et 8 avril 1915, les bombardements causent quelques pertes. Le 9 avril 1915, attaque infructueuse sur les organisations allemandes, 9 tués et 56 blessés. Le 11 avril, le Régiment est relevé. Du 12 au 24 avril 1915, occupation de tranchées, séjour en cantonnement, rien de remarquable. Mais du 24 au 27 avril 1915, de durs combats vont se dérouler sur la partie des tranchées allemandes du bois d'Ailly. Du 24 au 30, le régiment a perdu 86 tués dont 4 officiers, 330 blessés dont 7 officiers, 56 disparus dont 2 officiers

Du 1 au 26 mai 1915, le 100ème RI a droit au repos, tel qu'on le comprend à la guerre. Aussi est-il transporté dans la région Ancemont-Sommedieue, où vraiment la vie est si calme qu'on ne s'y croirait presque plus au combat. Il y reste jusqu'au 26 mai, tantôt en ligne dans le bois Loclont, tantôt en rafraîchissement à Sommedieue. Le 27 mai 1915, il débarque vers Toul.





Le 14 juin, le régiment est obligé de quitter le 12ème Corps d'Armée pour constituer, avec le 169ème, la 256ème brigade, et devient à partir de ce moment partie intégrante de la 128ème division.




Pendant quelques jours le Régiment se repose dans la région de Rozières en Haye et Saiserais, puis prend position au Bois du Prêtre. Pendant cette période peu de pertes sont à constater, ce qui n'est pas le cas du mois de juillet car chaque jour un certain nombre de tués et de blessés est à constater.

Le 14 juillet une attaque est effectuée à Blanleuil, malgré les pertes subies deux Compagnies arrivent à gagner du terrain à l'ennemi. Les jours suivants, sous un bombardement intensif de l'ennemi, 22 tués, 1 disparu et 86 bléssés sont à dénombrer.

Jusqu'au 26 août 1915, le régiment tient le secteur. Les deux jours suivants, il fait mouvement pour se transporter sur la région Ippécourt-Saint-André, où il cantonne jusqu'au 8 septembre.

Le 9 septembre 1915, le régiment quitte ses emplacements et est dirigé sur Florent. Il occupe, dans la journée du 12, le sous-secteur de la Harazée. Relevé, il part le 18 septembre 1915 pour Ippécourt-Saint-André et de là, le 21, pour Saint-Thomas.




Le 25 septembre 1915 se prépare la grande offensive. Le 100e prend ses emplacements de combat. Les troupes s'ébranlent. Elles sont reçues par un feu d'enfer. Après une progression remarquable jusqu'à la troisième tranchée allemande sur certains points, les unités, réduites à quarante combattants, privées des trois quarts de leurs chefs, sont obligées de reculer jusqu'à la parallèle de départ. Le bois de La Grurie nous a coûté cher : 6 officiers tués, 10 officiers blessés et 6 disparus, et pour la troupe 50 tués, 281 blessés et 109 disparus.






Le 2ème classe Jean THEZILLAT est blessé, et est cité.

"Dans l'attaque du 25 septembre, s'est lancé à l'assaut des tranchées allemandes avec une magnifique bravoure

et parvenu jusqu'à la 3ème ligne, a tenu tête aux contre attaques allemandes en ne cédant le terrain que pied à pied."

Il est promu 1ère classe le 15 octobre 1915.



Après quelques déplacements, à pied ou en convois automobiles, le 100ème se rend dans la région de Toul, il reste cantonné à la caserne Bautzen à Toul du 7 au 22 octobre 1915 , à Liverdun du 24 au 30 octobre 1915, à Gerbéviller et Fraimbois du 4 novembre au 5 décembre, à Lunéville et arrive dès le 26 décembre 1916 le secteur de Donjevin-Vého. Le mois de janvier est relativement calme.

Jusqu'au 11 juin, où il est relevé par la 42° division, le régiment tient le secteur de Leintrey, secteur calme où quelques patrouilles et embuscades viennent seules rompre la monotonie de l'attente sous les armes, sauf dans la nuit du 15 au 16 février 1916 où, pour faire une diversion en prévision de sa fameuse attaque sur Verdun, l'ennemi déclenche sur tout le front de la Lorraine un bombardement intense.


Après un repos de dix-sept jours dans la région de Saint-Clément et quelques mouvements sur Alliancelles, Condé-en-Barrois et Belleray, le 100ème RI arrive le 11 juillet 1916 dans le secteur de Fleury. À peine entré en ligne, le régiment reçoit l'ordre de reprendre la station de Fleury.


Jusqu'au 20 juillet 1916, sur les positions occupées et sous de violents bombardements, presque sans vivres, sous la pluie, dans la boue, sans sommeil, les soldats héroïques creusent des tranchées, établissent les liaisons, créent des centres de résistance. Un épisode glorieux marque la journée du 18 juillet, une attaque réussie sur la poudrière de Fleury réussit à faire 150 prisonniers.



Relevé dans la nuit du 20 au 21 juillet 1916, le Régiment cantonne à Stainville du 23 au 28 juillet 1916 après un déplacement de quatre jours. Le séjour dans ce secteur est particulièrement pénible en raison de la proximité des lignes; la lutte infernale par minenwerfer, torpilles, bombes, grenades est incessante. Les pertes sont lourdes tous les jours.

Après quelques jours de repos à Charmontois-l'Abbé, le 100ème arrive à Verdun le 14 décembre 1916. Le 20, il occupe les pentes nord de la cote 378 (tranchée Orsova). Dans cette zone du champ de bataille, le terrain, détrempé par les pluies, n'est plus qu'une mer de boue ; les tranchées et boyaux que l'ennemi avait creusés sont presque totalement comblés. Les mouvements, qui ne peuvent être exécutés que de nuit, présentent des difficultés extraordinaires. Tout le matériel doit être porté à bras. Le plateau argileux de la côte 378 en particulier oppose des obstacles presque insurmontables aux mouvements d'infanterie. Enfin, la saison très rigoureuse augmente encore toutes ces difficultés. Non seulement les hommes s'enlisent, mais des groupes entiers égarés par leurs guides, perdus dans la nuit noire, n'arrivent à leur but qu'après des efforts surhumains. L'artillerie ennemie harcèle sans relâche. Elle balaie de rafales puissantes les ravins du Helly et des Trois-Cornes. Le ravitaillement ne se fait qu'aux prix d'efforts inouïs. L'ennemi cherche à refouler nos éléments de première ligne. Toutes ses tentatives sont brisées ; ses fractions d'avant-garde sont détruites ou capturées avant d'avoir pu aborder nos lignes. Jusqu'au 4 janvier 1917, le régiment tiend dans ce secteur effroyable, sans broncher, sans faiblir, sans se plaindre.



le 5 janvier 1917, le Régiment va prendre ses quartiers d'hiver, à Rembercourt-aux-Pots.


Le 11 janvier 1917, le 1ère classe Jean THEZILLAT est promu caporal.


Le 14 janvier 1917, il se rend à destination de Sommedieue pour y relever les unités du 407ème RI. Dans la journée du 29 janvier 1917, il est relevé. Du 30 janvier au 9 février 1917, il cantonne au camp de Sommedieue, à Ancemont et à Dieue. Du 9 au 11 février 1917, il remonte aux tranchées. Le 22 février 1917, le sous-lieutenant Lorioz, à la tête d'un détachement de volontaires, pénètre dans les tranchées de soutien allemandes et, en 15 minutes, tue ou blesse tout ce qui s'y trouve, détruit les abris et revient avec 14 prisonniers, n'ayant perdu que 2 tués et 1 blessé. Le Régiment est relevé le 3 mars 1917. Le 4 mars 1917, le 100ème RI embarque à Dugny, pour un voyage à destination de Montbéliard.

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Le 5 mars 1917, le 100ème Régiment d'Infanterie stationne aux environs de Montbéliard jusqu'au 21. A cette date, il se porte par étapes vers l'est pour aller prendre le sous-secteur des bois de Carvach, dans la nuit du 27 au 28 mars 1917. Le 16 avril au matin, une section, après bien des difficultés, revient à son point de départ, ayant vu les tranchées et abris boches complètement bouleversés, des cadavres un peu partout, et ramène 5 prisonniers; elle a eu 1 blessé. Du 23 mai au 12 juin 1917, le Régiment fait des étapes dans la région Belfort-Lure et vient, le 12, s'embarquer à Dounoux.

En provenance de Dounoux dans les Vosges, le 13 juin 1917, le 100ème RI débarque à Mourmelon-le-Petit, et s'installe au camp Berthelot. Dans la nuit du 14 au 15 juin 1917, il occupe le sous-secteur des Écoutes (région du Téton). Après quelques journées calmes, celle du 21 est plus agitée. Un fort coup de main ennemi entraîne un violent combat de deux jours qui, après des alternatives diverses, permet au Régiment de reprendre complètement les éléments de tranchées perdus. Ces deux journées de combat nous ont coûté : 21 tués, dont 2 officiers ; 43 blessés et 13 disparus. Jusqu'au 29 août 1917, le régiment passe du repos aux tranchées et des tranchées au repos sans événements appréciables. La relève a lieu du 30 au 31 août 1917. Le régiment est en réserve de corps d'armée, près de Mourmelon-le-Grand.


Le 9 septembre 1917, le Régiment entre en secteur au mont Sans-Nom. Il est relevé le 21 septembre 1917 et, après divers cantonnements, arrive le 24 dans la région nord-ouest d'Epernay, où il stationne jusqu'au 13 octobre 1917; il fait de l'instruction et fournit divers détachements.

Le 30 octobre 1917, deux bataillons sont en ligne. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1917, un détachement fait une incursion dans la tranchée ennemie, mais les Allemands font donner leur artillerie, puis leurs minenvverfer. Le 10 novembre 1917, les Allemands renouvellent leur attaque. Ils sont reçus comme la veille. Du 11 au 22 novembre, le secteur est assez calme. Le 23 novembre 1917 il s'agite ; le 24, un groupe ennemi essaie vainement d'aborder nos lignes.


Jusqu'au 14 décembre 1917, le régiment fait des travaux et de l'instruction, puis il relève le 63ème et, jusqu'au 22 janvier 1918, il garde le sous-secteur Bétheny où le même régiment vient à son tour le relever. Rien d'intéressant jusqu'au 18 février, où le régiment reprend les tranchées au secteur nord. Le 25, un vague coup de main ennemi est repoussé. La riposte a lieu le 18 mars 1917.

Jusqu'au 9 avril 1918, alertes continuelles, petits coups de main, attaques de sentinelles se suivent. Le 20 avril 1918, un bel acte d'offensive est organisé par une patrouille, surprenant une forte patrouille ennemie, charge à la baïonnette, tue 4 hommes et 1 sous-officier, et rentre avec 1 sergent et 1 soldat blessé. La même opération s'effectue le 26 avril 1918, une centaine d'allemands est attaquée et mise en fuite et leur cause des pertes. Ensuite pendant quelques semaines, le secteur devient calme.

Dès début mai 1918 le 100ème Régiment d'Infanterie prend une large part à la bataille de Reims. Du 28 mai au 25 août 1918, une succession ininterrompue de coups de main et de combats furieux, est réalisée. Les combats qui vont se dérouler ont lieu dans un théâtre très restreint, le triangle qui les contient a pour base, au nord de Reims, le village de Bétheny et la Neuvilette, et comme sommet la ville elle-même. Enfin, après ces durs combats qui presque sans interruption durent plus de trois mois, le Régiment est mis au repos.




Le caporal Jean THEZILLAT, est tué à l'ennemi le 3 août 1918 dans le secteur de Reims.

Caporal sur lequel on peut compter en toutes circonstances.

Le 18 juin 1917 a par son énergie et sa bravoure repoussé avec son escouade une attaque ennemie

un violent combat à la grenade.

Il est décoré de la Médaille militaire.